Malgré toutes les qualités d'humanistes de la civilisation égyptienne, la
nomination à une haute fonction dans l'administration pharaonique tenait souvent
plus aux relations d'un homme et à sa famille qu'à son mérite personnel. Ainsi,
des familles, on pourrait presque dire "des dynasties", de fonctionnaires
pouvaient occuper le même poste pendant des générations.
Cependant, un nouveau venu doué pouvait forcer les portes de l'entourage
royal et en retirer un prestige destiné à durer longtemps après sa mort. Un de
ces "arrivistes", Amenhotep, fils d'Hapou, ne monta pas aussi haut que le
général Horemheb (qui devint le dernier roi de la XVIIIe dynastie), mais connut
une renommée posthume à laquelle ne purent prétendre bien des
pharaons.
Amenhotep, qui utilisait souvent son surnom de Houi, est
né à Athribis, dans le Delta. Fils d'un petit fonctionnaire appelé Hapou, il fit
des études de scribe et dut longtemps se contenter d'une carrière obscure avant
d'être remarqué par son homonyme royal Aménophis (ou Amenhotep) III (v.
1390-1353 av. J.-C.) pour ses dons d'organisation et ses vastes connaissances dans
les sciences traditionelles . Ses promotions furent rapides et on lui confia rapidement la remise
en ordre des finances et de la main-d'oeuvre du royaume. Bien que
n'occupant officiellement qu'une position moyenne dans l'administration, en fait Amenhotep dirigeait la défense
nationale et, virtuellement pour ainsi dire, tous les services de
l'Etat.
Il atteignit le sommet de sa carrière lors des premières fêtes sed de son maître ; en autres honneurs, il
joua le rôle du prince héritier dans un jeu dramatique retraçant l'avénement du roi. Plus
tard, il obtint un vrai temple funéraire à Thèbes, près de celui
de son roi. Le fonctionnaire d'origine humble devint, tout comme Imhotep (un autre
serviteur du roi), un dieu guérisseur dont le culte dura
longtemps.
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